Une arrivée nocturne.

Fidèle a sa promesse, il s'était engagé sur les routes le menant chez son amie. Il avait certes été long à répondre à l'invitation mais était certain qu'elle ne lui en porterait pas rigueur.

La chevauché n'avait pas été de tout repos mais les braves gens sur la route lui avaient fort bien indiqué comment se rendre au château de Montmorency. Ainsi ce fut dans une obscurité profonde, mais néanmoins coutumière du sir, que le cheval remontait la route l'amenderait au pied de la porte du château. La poussière du voyage le couvrait presque complètement et il pestait contre l'inconfort de la situation.

Diable de chemin... quelle chaleur pour la saison.... Ah enfin des lumières au loin... Je ne dois sûrement pas être présentable vêtu ainsi.... Encore un effort et je pourrais trouver un repos...

Continuant à une allure modérée, le cavalier finit par être rendu assez près de la bâtisse pour héler les gardes, les domestiques, une servante insomniaque... après tout il ne savait rien des gens dont s'entourait la princesse. Une lueur dans la guérite de l’autre coté des douves le rassura, d'autant que le pont-levis avait été relevé et qu'il allait devoir s'époumoner comme un crieur pour attirer une attention nécessaire.

Hola du château!!!! Un cavalier demande asile et voudrait pénétrer votre enceinte.

Il se faisait l'effet d'un des manants qu'il avait vu un jour, quémandant le gîte dans un de ses lieux impies que sont les églises. Il attendit une réponse tout en époustant à la hâte les reliefs que son voyage avait laissé sur sa tunique.

Si j'etais venu en journée, je n'aurais attendu ni crié mais je ne puis changer ce que je suis.

Le domestique allait éteindre sa bougie quand il entendit du bruit dehors. Il se leva en grommelant, passa un cape sur son dos et sortit voir qui ça pouvait être à une heure aussi tardive. Il monta sur le mur d'enceinte et hella le cavalier.

Cavalier, êtes vous attendu par la Princesse Ann où une autre personne d'importance qui habitent en ce moment en ce chateau?
Je vous préviens que si je dois aller réveiller la Maîtresse du Domaine elle va être d'une humeur plus que morosse.

Apercevant la lueur d'une bougie sur le mur d'enceinte, il leva les yeux et écouta ce que le domestique lui disait. Prenant une respiration dans l'air frais de la nuit, il entreprit de répondre espérant que les maigres explications qu'il pourrait fournir lui permettraient d'entrer.

Je ne suis point attendu mais je suis un ami de la Princesse, si l'on peut dire. Elle m'avait invité à venir et me voici au pied de chez elle.

Réfléchissant quelques secondes, il se dit qu'il serait malvenu de faire réveiller Ann, il ne pourrait certainement renter sans son concours.

Je prendrais le risque de l'humeur de votre Dame au réveil. Avec de la chance, ce sera vous qui en subirez le plus l'opprobre, étant sa première vision.

Annoncer implement que Carmody est venu à sa rencontre.

Le pont-levis a présent abaissé, Carmo avança sur celui ci et trouva face à lui un homme d'une taille inhabituelle, ce qui raviva en lui un souvenir incertain. Comme avec tant d'hommes, il ne parvient à associer un nom au visage du gentilhomme mais il mit cela sur le fait d'être réveillé en pleine nuit devait changer l'apparence. Pourtant une telle sature ne devait s'oublier facilement.

Laissant cette considération de coté, il arrêta sa monture et en descendit sans hâte, ressentant la fatigue du voyage. Levant les yeux pour voir le visage du Sir, il arbora un sourire de circonstance avant s'exprimer.

Je vous prie d'excuser cette irruption impromptue qui a dû déranger votre sommeil, Messire. Je me présente, Carmody tel que l'on me nomme habituellement. Je suis une connaissance de la Princesse et la Dame m'avait proposé de venir lui rendre visite si je le désirais et comment ne pas répondre à une telle invitation? Ainsi me voici, bien que les circonstances ne soient guère favorables, je dois l'avouer.

Tout en parlant, l'esprit de Carmo bouillonnait, il est certain d'avoir déjà rencontrer cet homme et espérait que cela ne lui causerait pas de tort comme tant de fois par le passé.